[1589] On ne trouve que dans Niebuhr et le géographe de Nubie (p. 9-8) ces détails curieux sur la largeur (deux mille neuf cent quarante-six pieds) et les ponts du Nil.

[1590] Le Nil commence à grossir imperceptiblement depuis le mois d’avril ; l’élévation devient plus sensible durant la lune qui est après le solstice d’été (Pline, Hist. nat., V, 10), et ordinairement on la proclame au Caire le jour de la Saint-Pierre (le 29 juin). Un registre de trente années indique la plus grande hauteur des eaux entre le 25 juillet et le 18 août. Maillet, Descript. de l’Égypte, lettre XI, p. 67, etc. ; Pococke, Description de l’Orient, vol. I, p. 200 ; Shaw’s Travels, p. 383.

[1591] Murtadi, Merveilles de l’Égypte, p. 243-259. Il s’étend sur ce sujet avec le zèle et l’esprit minutieux d’un citoyen et d’un dévot ; et ses traditions locales portent un grand air de vérité et d’exactitude.

[1592] D’Herbelot, Bibl. orient., p. 233.

[1593] La position du vieux et nouveau Caire est bien connue, et on l’a souvent décrite. Deux écrivains qui connaissaient parfaitement l’ancienne Égypte et l’Égypte moderne, ont, après de savantes recherches, fixé l’emplacement de Memphis à Gizeh en face du vieux Caire (Sicard, nouveaux Mémoires des Missions du Levant, t. VI, p. 5, 6 ; Observat. et Voyages de Shaw, p. 296-304). Cependant, nous devons des égards à l’autorité et aux arguments de Pococke (vol. I, p. 25-41), de Niebuhr (Voyage, t. I, p. 77-106), et particulièrement de d’Anville (Description de l’Égypte, p. 111, 112, 130-149) qui placent Memphis auprès du village de Mohannah, quelques milles plus bas au sud. Ces écrivains ont oublié, dans la chaleur de la dispute, que le vaste terrain d’une métropole couvre et anéantit la plus grande partie de l’espace qui fait le sujet de cette discussion.

[1594] Voyez Hérodote, l. VII, c. 27, 28, 29 ; Ælien, Hist. Var., l. IV, c. 8 ; Suidas, in Ωχος, t. II, p. 774 ; Diodore de Sicile, t. II, l. XVII, p. 191, édit. de Wesseling.

[1595] Mokawkas envoya au prophète deux vierges cophtes, avec leurs suivantes et un eunuque, un vase d’albâtre, un lingot d’or pur, de l’huile, du miel, et les plus belles toiles de l’Egypte ; un cheval, un mulet et un âne, distingués tous les trois par des qualités particulières. L’ambassade de Mahomet partit de Médine la septième année de l’hégire (A. D. 628). Voyez Gagnier (Vie de Mahomet, t. II, p. 255, 256, 303), d’après Al-Jannabi.

[1596] Héraclius avait chargé le patriarche Cyrus de la préfecture de l’Égypte et de la conduite de la guerre (Théophane, p. 280, 281). Ne consultez-vous pas vos prêtres en Espagne ? disait Jacques II. — Oui, lui répondit l’ambassadeur du roi catholique, et, nos affaires vont en conséquence. Je n’ose, en vérité, rapporter les plans de Cyrus, qui, voulait payer le tribut aux musulmans sans diminuer le revenu de l’empereur, et convertir Omar en lui faisant épouser la fille d’Héraclius. Nicephor., Breviar., p. 17, 18.

[1597] Voyez la Vie de Benjamin dans Renaudot (Hist. patr. Alexand., p. 156-172), qui a enrichi l’histoire de la conquête de l’Égypte de quelques faits tirés du texte arabe de Severus, historien jacobite.

[1598] Le premier des géographes, d’Anville (Mémoire sur l’Égypte, p. 52-63), nous a donné la description locale d’Alexandrie ; mais nous devons chercher quelques détails de plus dans les voyageurs modernes ; je ne citerai que Thévenot (Voyage au Levant, part. I, p. 381-395) ; Pococke (vol. I, p. 2-13) ; Niebuhr (Voyage en Arabie, t. I, p. 34-43) ; deux Voyages plus récents et rivaux, ceux de Savary et de Volney, le premier pourra amuser, l’autre instruira.

[1599] Eutychius (Annal., t. II, p. 319) et Elmacin (Hist. Saracen, p. 28) s’accordent à fixer la prise de la ville d’Alexandrie au vendredi de la nouvelle lune de mobarram, dans la vingtième année de l’hégire (le 22 décembre A. D. 640). En, comptant les quatorze mois passés devant Alexandrie, les sept mois passés devant Babylone, etc., il paraîtrait qu’Amrou commença l’invasion de l’Égypte vers la fin de l’année 638 ; mais on sait certainement qu’il entra dans ce pays le 12 de bayni (le 6 juin). (Murtadi, Merveilles de l’Égypte, p. 164 ; Severus, apud Renaudot, p. 162.) Le général sarrasin, et ensuite Louis IX, roi de France, s’arrêtèrent, durant l’inondation du Nil, à Péluse ou Damiette.

[1600] Eutychius, Annal., t. II, p. 316-319.

[1601] Malgré quelques contradictions entre Théophane et Cedrenus, l’exact Pagi (Critica, t. II, p. 824) a tiré de Nicéphore et de la Chronique orientale la vraie date de la mort d’Héraclius : il termina sa carrière le 11 février A. D. 641, cinquante jours après la perte d’Alexandrie. Une lettre arrivait en douze jours d’Alexandrie à Constantinople.

[1602] Il nous reste plusieurs Traités de cet amant du travail (φιλοπονος) ; mais on ne lit pas plus ceux qui sont imprimés que ceux qui n’ont jamais été publiés : Moïse et Aristote sont les principaux objets de ses vertueux Commentaires : il y en a un qui porte la date du 10 mai A. D. 617 (Fabricius, Bibl. græc., t. IX, p. 458-468). Un moderne (Jean le Clerc) qui prenait quelquefois le même nom, était aussi laborieux que le Philoponus d’Amrou, mais il lui était fort supérieur en bon sens et en véritables lumières.

[1603] Abulpharage, Dynast., p. 114, vers. Pococke. Audi quid factum sit, et mirare. Je ne finirais pas si je voulais donner la liste des modernes qui ont cru et se sont étonnés ; mais je dois citer avec éloge le scepticisme raisonnable de Renaudot (Hist. Alex. patriar., p. 170 ; Historia..... habet aliquid απιστον, ut Arabibus familiare est).

[1604] On cherchera en vain cette anecdote curieuse dans les Annales d’Eutychius et l’Histoire des Sarrasins d’Elmacin. Le silence d’Abulféda, de Murtadi et d’une foule de musulmans, doit produire moins d’effet, parce qu’ils ne connaissaient pas la littérature des chrétiens.

[1605] Voyez Reland, de Jure militari Mohammedanorum, dans son troisième volume des Dissertations, p. 37. Ils ne veulent pas qu’on brûle les livres des juifs et des chrétiens, à cause du respect qu’on doit au nom de Dieu.

[1606] Consultez les Recueils de Freinsheim (Supplément de Tite-Live, c. 12-43) et d’Usher (Annal., p. 469.). Tite-Live dit en parlant, de la bibliothèque d’Alexandrie : Elegantiæ regum curœque egregium opus, éloge, dicté par un esprit noble et vertement critiqué par l’étroit stoïcisme de Sénèque (de Tranquillitate Animi, c. 9), dont la sagesse dégénère ici en déraison.

[1607] Voyez le chapitre XXVIII de cet ouvrage.

[1608] Aulu-Gelle (Nuits attiques, VI, I7), Ammien Marcellin (XXII, 16) et Orose (l. VI, c. 15) ; ils parlent tous au temps passé, et le passage d’Ammien est remarquable : Fuerunt bibliothecæ innumerabiles ; et loquitur monumentorum veterum concinens fides, etc.

[1609] Renaudot assure que l’on brûla des versions de la Bible, des hexaples, des Catenæ patrum, des Commentaires, etc. (p. 170). Notre manuscrit d’Alexandrie, s’il est venu d’Égypte et non pas de Constantinople ou du mont Athos (Wetstein, Prolegomen., ad N. T., p. 8, etc.), aurait pu se trouver parmi les ouvrages dévoilés aux flammes.

[1610] J’ai lu souvent, et toujours avec plaisir, un chapitre de Quintilien (Instit. Orat., X, 1), dans lequel ce judicieux critique nous donne une énumération et une appréciation des divers auteurs classiques, grecs et latins.

[1611] Je citerai seulement Galien, Pline et Aristote. Wotton (Reflexions on ancient and modern learning, page 85-95) oppose sur cette matière des raisons très solides aux assertions piquantes et imaginaires de sir William Temple. Les Grecs avaient un si grand mépris pour la science dès Barbares, qu’ils durent placer dans la bibliothèque d’Alexandrie très peu de livres indiens ou éthiopiens, et il n’est pas prouvé due cette exclusion ait été une perte pour la philosophie.

[1612] M. Ockley ni les compilateurs de l’Histoire universelle moderne, qui sont si contents de leur travail, n’ont pas découvert ces détails curieux et authentiques rapportés par Murtadi (p. 284-289).

[1613] Eutychius, Annal., tom. II, p. 320 ; Elmacin, Hist. Saracen., p. 35.

[1614] Ce qui a rapport à ces canaux est bien obscur. C’est au lecteur à arrêter son opinion d’après la lecture de d’Anville (Mém. sur l’Égypte, p. 108-110-124, 132), et d’une savante thèse soutenue et imprimée à Strasbourg en 1770 (Jungendorum marium fluviorumque molimina, p. 39-47, 68-70). Les Turcs eux-mêmes, malgré leur apathie, ont agité l’ancien plan de joindre les deux mers (Mémoires du baron de Tott, t. IV).

[1615] Pierre Vatier publia en 1666, à Paris, un petit volume des Merveilles de l’Égypte, composé au treizième siècle par Murtadi, habitant du Caire, et traduit d’après un manuscrit arabe qui appartenait au cardinal Mazarin. Ce que dit l’auteur des antiquités de l’Égypte est absurde et extravagant ; mais ses détails sur la conquête et la géographie ale sa patrie méritent la confiance et l’estime. Voyez la Correspondance d’Amrou et d’Omar, p. 279-289.

[1616] Maillet, qui a été vingt ans consul au Caire, avait eu toutes sortes d’occasions d’examiner ce tableau varié. Il parle du Nil (Lettre II, et en particulier p. 70-75), de la fertilité du sol (Lettre IX). Gray, qui vivait dans un collège de Cambridge, a jeté sur cette contrée un coup d’œil plus pénétrant :

Dans ces climats brûlants où le Nil, s’élevant au-dessus des bords de son lit d’été, verse de son large sein la vie et la verdure, et couvre l’Égypte de ses ailes humides, quel merveilleux spectacle s’offre aux regards, lorsqu’on voit, conduit par une rame hardie ou une voile légère, ce peuple poudreux voguer au gré du zéphire, ou sur de frêles radeaux passer de l’une à l’autre de ces villes rapprochées qui s’élèvent et brillent au-dessus des flots dont elles sont environnées ! Works and Memoirs of Gray, édition de Mason, p. 199, 200.

[1617] Murtadi, p. 164-167. Le lecteur ne croira pas aisément à des sacrifices humains sous des empereurs chrétiens, ou à un miracle opéré par des successeurs de Mahomet.

[1618] Maillet, Description de l’Égypte, p. 22. Il indique ce nombre comme l’opinion commune ; et il ajoute qu’en général ces villages renferment deux ou trois mille personnes, et qu’il en est beaucoup où il y a plus de monde que dans nos grandes villes.

[1619] Eutychius, Annal., t. II, p. 308-311. Les vingt millions ont été calculés d’après les données suivantes : un douzième de la population pour les personnes au-dessus de soixante ans ; un tiers pour celles qui sont au-dessous de seize, et la proportion des hommes aux femmes est de dix-sept à seize (Recherches sur la population de la France, p. 71-72). M. Goguet (Orig. des arts, etc., tom. III, p. 26, etc.) suppose que l’ancienne Égypte contenait vingt-sept millions d’habitants, parce que les dix-sept cents compagnons de Sésostris étaient nés le même jour.

[1620] Elmacin (Hist. Saracen., p. 218), d’Herbelot adopte sans scrupule ce calcul énorme (Biblioth. orient., p. 1031) ; Arbuthnot (Tables of ancient coins, p. 262) et de Guignes (Hist. des Huns, t. III, p. 135). Ils auraient pu adopter la générosité non moins extravagante d’Appien, qui donne aux Ptolémées (in Præfat.) un revenu annuel de soixante-quatorze myriades, sept cent quarante mille talents, c’est-à-dire de cent quatre-vingt-cinq ou d’environ deux cents millions sterling, si’ l’on compte d’après la valeur au talent d’Égypte ou d’après la valeur de celui d’Alexandrie (Bernard, de Ponderibus antiquis, p. 186).

[1621] Voyez les calculs de d’Anville (Mém. sur l’Égypte, p. 23, etc.). M. de Paw, après quelques chicanes d’un homme de mauvaise humeur, ne peut porter son évaluation qu’à deux mille deux cent cinquante lieues carrées. Recherches sur les Égyptiens, t. I, p. 118-121.

[1622] Renaudot (Hist. patriarch. Alexandr., p. 334), qui traite la leçon commune ou la version d’Elmacin de error librarii. Les 4.300.000 pièces qu’il substitue pour le neuvième siècle offrent un terme moyen assez vraisemblable, outré les 3.000.000 que les Arabes acquirent par la conquête de l’Égypte, (idem, p. 168) et les 2.400.000 que le sultan de Constantinople leva dans le dernier siècle. (Pietro della Valle, tom. I, p 352 ; Thévenot, part. I, page 824.) Paw (Recherches, t. II, p. 365-333) élève peu à peu le revenu des Pharaons, des Ptolémées et des Césars, de six à quinze millions d’écus d’Allemagne.

[1623] La liste de Schultens (Index geograph. ad calcem Vit. Saladin, p. 5) contient deux mille trois cent quatre-vingt-seize villes ou villages ; celle de d’Anville (Mém. sur l’Égypte, p. 29), d’après les détails fournis par le divan du Caire, en compte deux mille six cent quatre-vingt-seize.

[1624] Voyez Maillet (Description de l’Égypte, p. 28) ; ses raisonnements sont judicieux et paraissent venir d’un homme de bonne foi. Je suis beaucoup plus content des observations qu’a faites cet auteur, que de son érudition : il ne connaissait ni la littérature grecque ni la littérature latine, et il est trop charmé des fictions des Arabes. Abulféda (Descript. Ægypt. arab. et latin. Joh. David Michaelis, Gottingue, in-4°, 1176) a recueilli ce qu’ils ont dit de plus raisonnable. Quant aux deux voyageurs modernes, Savary, et Volney, le premier amuse, ainsi que je l’ai déjà observé ; mais le second est si instructif, que je voudrais qu’il pût parcourir tout le globe.

[1625] Mon récit de la conquête de l’Afrique est tiré de deux Français, qui ont écrit sur la littérature des Arabes, Cardonne (Hist. de l’Afrique et de l’Espagne sous la domination des Arabes, t. I, p. 8-55) et Otter (Hist. de l’Acad. des Inscriptions, t. XXI, p. 111-125, 136) ; ils ont tiré les faits, en grande partie, de Novaiti, qui composa (A. D. 1331) une Encyclopédie en plus de vingt volumes. Cette Encyclopédie a cinq parties générales : elle traite 1° de la médecine ; 2° de l’homme ; 3° des animaux ; 4° des plantes, et 5° de l’histoire. Les affaires de l’Afrique sont discutées, dans le sixième chapitre de la cinquième section de cette dernière partie (Reiske, Prodidagmata ad Hadji chalifæ tabulas, p. 232-234). Parmi les historiens anciens que cite Novairi, il faut distinguer la narration originale d’un soldat qui conduisait l’avant-garde des musulmans.

[1626] Voyez l’histoire d’Abdallah dans Abulféda (Vit. Mohammed, p. 109) et Gagnier (Vie de Mahomet, t. III, p. 45-48).

[1627] Léon l’Africain (in Navigazione e Viaggi di Ramusio, t. I, Venise, 1550, fol. 76, verso.) et Marmol (Description de l’Afrique, t. II, p. 562) ont décrit la province et la ville de Tripoli. Le premier était un Maure qui avait du savoir et qui avait voyagé ; il composa ou traduisit la Géographie de l’Afrique à Rome, où il se trouvait captif, et où il venait de prendre le nom et la religion du pape Léon X. L’Espagnol Marmol, soldat de Charles-Quint, était captif chez les Maures lorsqu’il compila sa Description de l’Afrique, que d’Ablancourt a traduite en français (Paris, 1667, 3 vol. in-4°). Marmol avait lu et observé ; mais il n’a pas cet esprit curieux et étendu qu’on remarque dans l’écrit de Léon l’Africain.

[1628] Voyez Théophane, qui fait mention de la défaite plutôt que de la mort de Grégoire. Il donne au préfet le nom flétrissant de τυραννος ; il est vraisemblable que Grégoire avait pris la pourpre (Chronograph., p. 285).

[1629] Voyez dans Ockley (Hist. of the Saracens, vol. II, p. 45) la mort de Zobeir, qui fût honoré des larmes d’Ali, contre lequel il s’était révolté. Eutychius (Ann., tom. II, p. 308) parle de sa valeur au siège de Babylone, si toutefois il s’agit de la même personne.

[1630] Shaw’s Travels, p. 118, 119.

[1631] Mimica emptio, dit Abulféda, erat hœc, et mira donatio ; quandoquidem Othman, ejus homine nummos ex ærario prius ablatos œrario prœstabat (Ann. mosl., p. 78). Elmacin (dans son obscure version, p. 39) semble rapporter cette même intrigue. Lorsque les Arabes assiégèrent le palais d’Othman, ce fut un des principaux griefs qu’ils alléguèrent.

[1632] Théophane, Chronograph., p. 285, édit. de Paris. Sa chronologie est incertaine et inexacte.

[1633] Théophane (in Chronogr., p. 293) rapporte les bruits vagues qui arrivaient à Constantinople sur les conquêtes des Arabes à l’occident ; et Paul Warnefrid, diacre d’Aquilée (de Gest. Langobard., l. V, c. 13) nous apprend qu’à cette époque ils envoyèrent une flotte d’Alexandrie dans les mers de la Sicile et de l’Afrique.

[1634] Voyez Novairi (apud Otter, p. 118) ; Léon l’Africain (fol. 81, verso), qui ne compte que cinque citta ad infinite casali ; Marmol (Descript. de l’Afrique, t. III, p. 33) et Shaw (Voyages, p. 57-65-68).

[1635] Léon l’Africain, fol. 58, verso 59, recto ; Marmol, t. II, p. 415 ; Shaw, p. 43.

[1636] Léon l’Africain, fol. 52 ; Marmol, tom. II, p. 228.

[1637] Regio ignobilis, et vix quicquam illustre sortita, parvis oppidis habitatur, parva flumina emittit, solo quam viris melior et segnitie gentil obscura. (Pomponius Mela, I, 5 ; III, 10.) Mela inspire d’autant plus de confiance, que ses ancêtres, originaires de la Phénicie, avaient abandonné la Tingitane pour s’établir en Espagne. (Voyez in II, 6, un passage de ce géographe, si cruellement torturé par Saumaise, Isaac Vossius et Jacques Gronovius, le plus virulent des critiques.) Il vivait à l’époque où ce pays fut entièrement subjugué par l’empereur Claude ; cependant, trente années après, Pline (Hist. nat., V, 1) se plaint de ces auteurs trop paresseux pour faire des recherches sur cette province sauvage et éloignée, et trop orgueilleux pour avouer leur ignorance.

[1638] Les hommes avaient à Rome la folie du bois de citronnier, comme les femmes celle des perles. Une table ronde de quatre ou cinq pieds de diamètre se vendait le prix d’un riche domaine (Latefundii taxatione), huit, dix ou douze mille livres sterling (Pline, Hist. nat., XIII, 29). Je sais qu’on ne doit pas confondre le cirrus avec l’arbre qui donne le fruit que les anciens appelaient le citrum ; mais je ne suis pas assez versé dans la botanique pour désigner le premier, qui ressemble au cyprès des bois par son nom vulgaire ou par celui que lui donne Linné ; et je ne déciderai pas non plus si le citrum est l’orange ou le limon. Saumaise semble épuiser cette matière ; mais il s’embarrasse trop souvent dans les fils confus d’une érudition mal ordonnée. Plinian. Exercit., t. II p. 666, etc.

[1639] Léon l’Africain, fol. 16, verso ; Marmol, t. II, p. 28. Il est souvent question de cette province, le premier théâtre des exploits et de la grandeur des shérifs dans l’histoire curieuse de cette dynastie, qui se trouve à la fin du troisième volume de la Description de l’Afrique par Marmol. Le troisième volume des Recherches historiques sur les Maures, qu’on a publiées dernièrement à Paris, jette du jour sur l’histoire et la géographie des royaumes de Fez et de Maroc.

[1640] Otter (p. 119) a donné toute l’énergie du fanatisme à cette exclamation, que Cardonne (p. 37) a adoucie, et qui, sous sa plume n’offre que le pieux dessein de prêcher le Koran. Cependant ils avaient, l’un et l’autre, le texte de Novairi sous les yeux.

[1641] Ockley (Hist. of the Saracens, vol. II, p. 129, 130) parle de la fondation de Cairoan ; et Léon l’Africain (fol. 75), Marmol (t. II, p. 532) et Shaw (p. 115), parlent de la situation de la mosquée, etc.

[1642] Les auteurs ont fait souvent une méprise énorme ; d’après une ressemblance de nom bien légère, ils ont con fondu la Cyrene des Grecs et le Cairoan des Arabes, deux villes éloignées l’une de l’autre de mille milles. Legrand de Thou n’a pas évité cette faute, d’autant moins excusable qu’elle se trouve faire partie d’une Description de l’Afrique extrêmement travaillée. Hist., l. VII, c. 2, in t. I, p. 240, édit. de Buckley.

[1643] Outre les Chroniques arabes d’Abulféda, d’Elmacin et d’Abulpharage sur la soixante-treizième année de l’hégire, on peut consulter d’Herbelot (Bibl. orient., p. 7) et Ockley (Hist. of the Saracens, vol. II, p. 339-349). Ockley rapporte d’une manière pathétique le dernier entretien d’Abdallah et de sa mère ; mais il a oublié un effet physique de la douleur qu’elle éprouva à la mort de son fils, le retour et les funestes suites de ses menses a l’âge de quatre-vingt-dix ans.

[1644] Nicéphore, Constantinop. Bréviar., p. 28.) Le patriarche de Constantinople et Théophane (Chronogr., p. 309) ont rappelé en peu de mots cette dernière tentative pour secourir l’Afrique. Pagi (Critica, t. III, p. 129-141) a fixé la chronologie, en comparant avec exactitude les historiens arabes et ceux de Byzance ; qui, se contredisent souvent sur les époques et sur les faits. Voyez aussi une note d’Otter, p. 121.

[1645] Dove serano ridotti i nobili Romani e i. GOTTI : et ensuite : I Romani fuggirono e i Gotti lasciarono Carthagine (Léon l’Africain, fol. 72, recto). J’ignore de quel écrivain arabe il a tiré ce fait relatif aux Goths ; mais ce détail nouveau est si intéressant et si vraisemblable, que je l’adopterais sur la plus mince autorité.

[1646] Ce commandeur est appelé par Nicéphore βασιλευς Σαρακηνων, définition un peu vague, mais assez exacte, des fonctions de calife. Théophane emploie l’étrange dénomination de προτοσυμβολος, que Goar, son interprète, applique au vizir Azem. C’est peut-être avec vérité qu’ils attribuaient le rôle actif au ministre plutôt qu’au prince ; mais ils ont oublié que les califes Ommiades n’avaient qu’un kateb ou secrétaire, et que la dignité de vizir ne fut rétablie ou instituée que la cent trente-deuxième année de l’hégire (d’Herbelot, p. 912).

[1647] Solin (l. XXVII, p. 36, édit. Saumaise) dit que la Carthage de Didon a subsisté six cent soixante-dix-sept ou sept cent trente-sept ans. Ces deux versions viennent de la différence des manuscrits et des éditions (Saumas, Plinian. Exercit. P. 228). Le premier de ces calculs, qui fait remonter sa fondation à huit cent vingt-trois ans avant Jésus-Christ, est plus d’accord avec le témoignage bien réfléchi de Velleius Paterculus ; mais nos chronologistes (Marsham, Canon. chron., p. 398) préfèrent le dernier, qui leur paraît plus conforme aux annales des Hébreux et à celles des Tyriens.

[1648] Léon l’Africain, fol. 71, verso ; 72, recto ; Marmot, t. III, p 415 :447 ; Shaw, p. 80.

[1649] On peut distinguer quatre époques dans l’histoire du nom de Barbare : 1° au temps d’Homère, où les Grecs et les habitants de la côté d’Asie se servaient peut-être d’un idiome commun ; le son imitatif de barbar devint un nom qu’on donna à celles d’entre les tribus qui étaient les plus grossières, et qui avaient la prononciation la plus désagréable et la grammaire la plus défectueuse (Iliade, II, 867, avec le Scholiaste d’Oxford, les Notes de Clarke et le Trésor grec de Henri Etienne, t. I, p. 720.). 2° Dès le temps d’Hérodote au moins, on l’appliqua à toutes les nations qui étaient étrangères à la langue et au nom des Grecs. 3° Au siècle de Plaute, les Romains se soumirent à l’insulte, (Pompeius Festus, l. II, p. 48, édit. de Dacier), et ils se donnaient eux-mêmes le nom de Barbares. Ils vinrent peu à peu à prétendre que cette dénomination ne convenait pas à l’Italie et aux provinces qu’ils avaient assujetties ; et enfin ils le donnèrent uniquement aux peuples sauvages ou ennemis qui se trouvaient au-delà de l’enceinte de l’empire. 4° Il convenait aux Maures sous tous les rapports. Les conquérants arabes empruntèrent ce mot de la langue des Romains établis dans les provinces, et il est devenu une dénomination locale pour les peuples établis le long de la côte septentrionale de l’Afrique qu’on a nommée Barbarie.

[1650] Le premier livre de Léon l’Africain, et les Observations du docteur Shaw (p. 220, 223, 227,247, etc.) jetteront du jour sur celles des tribus errantes de la Barbarie qui descendent des Arabes ou des Maures. Mais Shaw s’était tenu à une respectueuse distance de ces sauvages ; et il semble que Léon, captif à Rome, oublia en Italie ce qu’il savait de la littérature arabe, plus qu’il n’acquit de lumières sur celle des Grecs ou des Romains. Il a commis un grand nombre d’erreurs grossières sur la première partie de l’histoire mahométane.

[1651] Amrou dit à un prince grec, au milieu d’une conférence, que leur religion n’était pas la même, et que cette raison autorisait les querelles entre des frères. Ockley, Hist. of the Saracens, vol. I, p. 328.

[1652] Abulféda, Annal. moslem., p. 78, vers. Reiske.

[1653] Les Arabes donnent le nom d’Andalousie non seulement a la province qui porte aujourd’hui ce nom, mais à toute la péninsule d’Espagne (Geograph. nub., p. 151 ; d’Herbelot, Bibl. orient., p. 114, 115). Il parait que ce nom ne vient pas de Vandalusia, pays des Vandales, comme l’ont dit quelques auteurs (d’Anville, États de l’Europe, p. 146, 147, etc.). La véritable étymologie semble être celle de Casiri, qui observe que Handalusia signifie en arabe la région du soir, de l’occident, et équivaut ainsi à l’Hesperia des Grecs (Bibl. arabico-hispana, t. II, p. 327, etc.).

[1654] Mariana décrit la chute et le rétablissement de la monarchie des Goths (t. I, p. 238-260, l. VI, c. 19-26 ; l. VII, c. 1, 2). Le style de cet historien dans ce noble ouvrage (Historia de rebus Hispania, libri XXX, la Haye, 1733, 4 vol. in-folio, avec la continuation de Miniana) a presque le mérite et l’énergie des auteurs romains classiques ; et depuis le douzième siècle on peut compter sur ses lumières et son jugement. Mais ce jésuite ne s’était pas affranchi des préjugés de son ordre ; ainsi que Buchanan son rival, il adopte et embellit les légendes nationales les plus absurdes : il néglige trop la critique et la chronologie ; et supplée par sa brillante imagination aux lacunes des monuments historiques. Ces lacunes sont considérables et très multipliées ; Roderic de Tolède, le premier des historiens espagnols, vivait cinq siècles après la conquête des Arabes ; et ce qu’on sait des temps antérieurs se trouve compris dans quelques lignes très sèches des obscures Annales ou Chroniques d’Isidore de Badajoz (Pacensis) et d’Alphonse III, roi de Léon, que je n’ai trouvées que dans les Annales de Pagi.

[1655] Le viol, dit Voltaire, est aussi difficile à faire qu’à prouver. Des évêques se seraient-ils ligués pour une fille ? (Hist. génér., c. 26.) Cet argument n’est pas logiquement d’une grande force.

[1656] Il paraît que dans l’histoire de Cava, Mariana (l. VI, c. 21, p. 241, 242) veut lutter contre la récit que fait Tite-Live de l’histoire de Lucrèce. A l’exemple des anciens, il cite rarement ses auteurs ; et le témoignage le plus ancien indiqué par Baronius (Annal. ecclés., A. D. 715, n° 19), est celui de Lucas Tudensis, diacre galicien du treizième siècle, qui dit seulement : Cava quam pro concubina utebatur.

[1657] Les Orientaux Elmacin, Abulpharage et Abulféda, passent sous silence la conquête de l’Espagne ou n’en disent qu’un mot. Le texte de Novairi et des autres écrivains arabes se trouve, bien qu’avec quelque mélange, dans l’Histoire de l’Afrique et de l’Espagne sous la dénomination des Arabes (Paris, 1765, 3 vol. in-12, t. I, p. 55-114), par M. de Cardonne, et d’une manière plus curieuse dans l’histoire des Huns (t. I, p. 347-350), par M. de Guignes. Le bibliothécaire de l’Escurial n’a pas répondu à mes espérances ; et cependant il paraît avoir fouillé avec soin les matériaux sans liaison qui se trouvent sous sa garde. Des fragments précieux du véritable Razis (qui écrivit, à Cordoue A. H. 300), de Ben-Hazil, etc., jettent du jour sur l’histoire de la conquête d’Espagne. (Voyez Bibl. arabico-hispana, t. II, p. 32-105, 106-182, 252-319, 332). Le savant Pagi a profité ici des lumières qu’avait sur la littérature des Arabes son ami l’abbé de Longuerue, et leurs travaux m’ont été fort utiles.

[1658] Une méprise de Rodéric de Tolède, dans la comparaison qu’il a faite des années lunaires de l’hégire avec les années juliennes de l’ère de César, a déterminé Baronius, Mariana et la foule des historiens espagnols, à placer la première invasion des Arabes en l’année 713, et la bataillé de Xerez au mois de novembre 714. Cet anachronisme de trois ans a été découvert par les chronologistes modernes et surtout par Pagi (Critica, t. III, p. 169-171, 174), qui ont indiqué la véritable date de la révolution. M. de Cardonne, qui était versé dans la littérature des Arabes, et qui cependant a adopté l’ancienne erreur, a montré sur ce point une ignorance ou une négligence inexcusables.

[1659] La première année de l’ère de César, que la loi et le peuple d’Espagne ont suivie jusqu’au quatorzième siècle, est antérieure de trente-huit années, à la naissance de Jésus-Christ. Elle me parait se rapporter à la paix générale sur mer et sur terre, qui confirma le, pouvoir et le partage des triumvirs. (Dion Cassius, l. XLVIII, p. 547, 553 ; Appien, de Bell. civ., l. V, p. 1054, édit. in fol.) L’Espagne était une des provinces soumises à César-Octavien ; et Tarragone, qui éleva le premier temple en l’honneur d’Auguste (Tacite, Annal., I, 8), put emprunter des Orientaux ce genre de flatterie.

[1660] Le père Labat (Voyages en Espagne et en Italie, t. I, p. 207-217), parle avec son enjouement ordinaire de la route, du canton et du vieux château du comte Julien, ainsi que des trésors cachés, etc., auxquels croient les superstitieux Espagnols.

[1661] Le géographe de Nubie (p. 54) décrit les lieux qui furent le théâtre de la guerre ; mais on a peine à croire que le lieutenant de Musa ait adopté un expédient aussi désespéré et aussi inutile que celui de brûler ses vaisseaux.

[1662] Xerez (la colonie romaine d’Asta Regia) n’est qu’à deux lieues de Cadix ; elle était au seizième siècle un des greniers du pays ; et le vin de Xerez est aujourd’hui connu chez toutes les nations de l’Europe (Lud., Nonii Hispania, c. 13, p. 54-56, ouvrage très exact et très concis). D’Anville, États de l’Europe, etc., p. 154.

[1663] Id sane infortunii regibus pedem ex acie referentibus sape contingit. (Ben-Bazil de Grenade, in Bibl. arabico-hispana, t. II, p. 323.) De crédules Espagnols pensent que Rodéric se réfugia dans la cellule d’un ermite ; d’autres disent qu’on le jeta vif dans un tonneau plein de serpents, et qu’il s’écria d’une voix lamentable : Ils me déchirent par où j’ai tant péché ! Don Quichotte, part. II, l. III, c. 1.

[1664] M. Swinburne a employé soixante-douze heures et demie à se rendre sur des mules de Cordoue à Tolède, par le chemin le plus court. La marche lente et détournée d’une armée doit prendre plus de temps. Les Arabes traversèrent la province de la Manche, dont la plume de Cervantès a fait une terre classique pour les lecteurs de toutes les nations.

[1665] Nonius (Hispania, c. 59, p. 181-186) décrit en peu de mots les antiquités de Tolède, qui était urbs parva durant les guerres puniques, et urbs regia au sixième siècle. Il emprunte de Rodéric le fatale pœlatium des portraits maures ; mais il insinue modestement que ce n’était autre chose qu’un amphithéâtre romain.

[1666] Rodéric de Tolède (Hist. Arab., c. 9, p. 17, ad calcem Elmacin) décrit cette table d’émeraude, et s’appuie de l’autorité de Medinat-Almeyda, dont il nous donne le nom en lettres arabes. Il paraît connaître les écrivains musulmans ; mais je ne puis convenir avec M. de Guignes (Hist. des Huns, t. I, p. 350) qu’il ait lu et transcrit Novairi, car il mourut un siècle avant l’époque où Novairi a composé son histoire. Cette méprise est fondée sur une erreur encore plus grossière : M. de Guignes confond l’historien Rodéric Ximenez, archevêque de Tolède au treizième siècle, avec le cardinal Ximenez, qui gouverna l’Espagne au commencement du seizième, et qui a exercé les pinceaux de l’histoire, mais qui ne les à jamais maniés.

[1667] Tarik aurait pu graver, sur le dernier rocher cette inscription de Regnard et de ses compagnons à l’extrémité de la Laponie :

Hic tandem stetimus, nobis ubi defuit orbis.

[1668] Tel fut l’argument du traître Oppas ; et les chefs auxquels il s’adressa ne répondirent point avec le courage de Pélage. Omnis Hispania dudum sub uno regimine Gothorum, omnis exercitus Hispaniæ in uno congregatus, Ismaelitarum non valuit sustinere impetum. Chron. Alphonsi regis, apud Pagi, t. III, p. 177.

[1669] D’Anville (États de l’Europe, p. 159) rapporte en peu de mots, mais d’une manière très distincte, la renaissance du royaume des Goths dans les Asturies.

[1670] Les légionnaires qui restaient de la guerre des Cantabres (Dion Cassius, l. LIII, p. 720) furent placés dans cette métropole de la Lusitanie ; et peut-être de l’Espagne (submittit cui tota suos Hispania fasces). Nonius (Hispania, c. 31, p. 106-110) fait l’énumération des anciens édifices ; mais il la terminé par ces mots : Urbs hæc olim noblissima ad magnam incolarum infrequentiam delapsa est, et præter priscæ claritatis ruinas nihil ostendit.

[1671] Les deux interprètes de Novairi, de Guignes (Hist. des Huns, t. 1,-p. 349) et Cardonne (Hist. de l’Afrique et de l’Espagne, t. I, p. 93, 94, 104, 105), font entrer Musa dans la Gaule narbonnaise : mais je ne trouve pas que Rodéric de Tolède ou les manuscrits de l’Escurial fassent mention de cette entreprise ; et une Chronique française renvoie l’invasion des Sarrasins à la neuvième année après la conquête de l’Espagne, A. D. 721 (Papi, Critica, t. III, p. 177, 195 ; Historiens de France, t. III). Je doute beaucoup que Musa ait passé les Pyrénées.

[1672] Quatre siècles après Théodemir, ses domaines de Murcie et de Carthagène conservent le nom de Tadmir dans le géographe de Nubie (Edrisi, p. 154-161) ; voyez aussi d’Anville (États de l’Europe, p. 156 ; Pagi, t. III, p. 174). Malgré l’état misérable de l’agriculture actuelle de l’Espagne, M. Swinburne (Travels in Spain, p. 119) a vu avec plaisir la vallée délicieuse qui se prolonge de Murcie à Orihuela, et qui, sur un espace de quatre lieues et demie, offre une quantité considérable de beaux blés, de légumes, de luzernes, d’oranges, etc.

[1673] Voyez ce traité en arabe et en latin, dans la Bibliotheca arabico-hipana, t. II, p. 105, 106. Il est daté du 4 du mois regeb A. H. 94, c’est-à-dire du 5 avril A. D. 713, ce qui semble prolonger la résistance de Théodemir et le gouvernement de Musa.

[1674] Fleury (Hist. ecclés., t. IX, p. 261) a donné, d’après l’histoire de Sandoval (p. 87) la substance d’un autre traité signé A. Æ. C. 782, A. D. 734, entre un chef arabe et les Goths et les Romains du territoire de Coimbre en Portugal. La contribution des églises y est fixée à vingt-cinq livres d’or, celle des monastères à cinquante, celle des cathédrales à cent. On y déclare que les chrétiens seront jugés par leur comte, mais que dans les affaires capitales il sera obligé de consulter l’alcade ; que les portes de l’église doivent être fermées, et que les chrétiens doivent respecter le nom de Mahomet. Il faudrait voir sur l’original si, comme on l’a dit, on a fabriqué cette pièce pour assurée les immunités d’un couvent de l’Espagne.

[1675] On peut comparer ce vaste projet, qu’attestent plusieurs écrivains arabes (Cardonne, t. I, p. 95, 96) à celui de Mithridate, de se rendre de la Crimée à Rome, ou à celui de César, de conquérir l’Orient, et de revenir en Italie par le nord ; mais l’entreprise exécutée par Annibal est peut-être au-dessus de ces trois grands desseins.

[1676] Je regrette beaucoup deux ouvrages arabes du huitième siècle, une Vie de Musa et un Poème sur les exploits de Tarik, maintenant perdus, ou du moins dont je n’ai pas eu connaissance. Le premier de ces ouvrages, tous deux authentiques, avait été composé par un des petits-fils de Musa échappé au massacre de sa famille ; et le second par le vizir du premier. Abdalrahman, calife d’Espagne, qui avait pu s’entretenir avec quelques-uns des soldats de Tarik (Bibl. arabico-hispana, t. II, p. 36-139).

[1677] Bibl. arabico-hispana, t. II, p. 32-252. La première de ces citations est tirée d’une Biographia hispanica, par un Arabe de Valence (voyez les longs Extraits de Casiri, t. II, p. 30-121), et la dernière d’une Chronologie générale des califes et des dynasties africaines et espagnoles, avec une histoire particulière de Grenade, que Casiri a traduite presque en entier (Bibl. arabico-hispana, t. II, p. 177-319). L’auteur Ebn-Khateb, originaire de Grenade, et contemporain de Novairi et d’Abulféda (il naquit A. D. 1313, et mourut A. D. 1374), était historien, géographe, médecin et poète (t. II, p. 71, 72).

[1678] Cardonne, Histoire de l’Afrique et de l’Espagne, t. I, p. 16, 117.

[1679] Il y a dans la bibliothèque de l’Escurial un long Traité d’Agriculture, composé au douzième siècle par un Arabe de Séville, et Casiri a eu quelque envie de le traduire. Il donne une liste des auteurs arabes, grecs, latins, etc., qui s’y trouvent cités. Mais c’est déjà beaucoup si l’écrivain andalous a connu les derniers par l’ouvrage de Columelle son compatriote (Casiri, Bibl. arab.-hisp., tom. I, p. 323-338).

[1680] Bibl. arabico-hispana, t. II, p. 104. Casiri traduit le témoignage original de l’historien Rasis, tel qu’il se trouve dans la Biographia hispanica arabe, part. 9 ; mais je suis extrêmement surpris de le voir adressé principibus cœterisgue christianis Hispanis suis CASTELLÆ. Le nom de Castellæ était inconnu au huitième siècle ; ce royaume n’a commencé qu’en 1022, un siècle après le temps de Rasis (Bibl., t. II, p. 330) ; et ce nom désignait non pas une province tributaire, mais une suite de châteaux qui n’étaient pas soumis aux Maures (d’Anville, États de l’Europe, p. 166-170). Si Casiri avait été un bon critique, il aurait éclairci une difficulté à laquelle peut-être il a donné lieu.

[1681] Cardonne, t. I, p. 337, 338. Il évalue ce revenu à cent trente millions de livres de France. Ce tableau de la paix et de la prospérité de leur empire soulage de la sanglante uniformité de l’histoire des Maures.

[1682] J’ai le bonheur de posséder un magnifique et intéressant ouvrage qui n’a point été mis en vente mais que la cour de Madrid a distribué en présents, la Bibliotheca arabico-hispana escurialensis, opera et studio Michaelis Casiri, Syro-Maronitœ. Matriti, in-folio, tomus prior, 1760 ; tomus posterior, 1770. L’exécution de cet ouvrage fait honneurs aux presses d’Espagne ; l’éditeur y indique dix-huit cent cinquante et un manuscrits classés d’une manière judicieuse ; et ses longs extraits jettent quelque jour sur la littérature musulmane et l’histoire d’Espagne. On n’a plus à craindre la perte de ces monuments ; mais c’est par une négligence inconcevable qu’on n’a pas fait ce travail avant l’année 1671, époque où un incendie consuma la plus grande partie de la bibliothèque de l’Escurial, riche alors des dépouilles de Grenade et de Maroc.

[1683] Les Harbii, ainsi qu’on les appelle, qui tolerari nequeunt, sont, 1° ceux qui ne se bornent pas à adorer Dieu, mais qui adorent encore le soleil, la lune ou les idoles ; 2° les athées : utrique, quamdiu princeps aliquis inter mohammedanos superest, oppugnari debent donec religionem amplectantur, nec requies iis concedenda est, nec pretium accepdandum pro obtirnenda conscientiæ libertate (Reland, Dissert. 10, de Jure militari Mohammedan., t. III, p. 14). Quelle sévère théorie !

[1684] La conversation du calife Al-Mainoun avec les idolâtres ou les sabéens de Charræ, expose d’une manière très nette la distinction entre une secte proscrite et une secte tolérée, entre les Harbii et le peuple du livre, ou ceux qui croyaient à une révélation divine. Hottinger, Hist. orient., p. 107, 108.

[1685] Le Zend ou Pazend, la Bible des guèbres, est mise par eux, ou du moins par les musulmans, au nombre des dix livres qu’Abraham reçut du ciel ; et leur religion porte l’honorable nom de religion d’Abraham (d’Herbelot, Bibl. orient., p. 701 ; Hyde, de Religione veterum Persarum, c. 3, p. 27, 28 ; etc.). Je crains bien que nous n’ayons pas une exposition bien pure et bien libre du système de Zoroastre. Le docteur Prideaux (Connection, vol. I, p. 300, in-8°) adopte l’opinion qui suppose que Zoroastre fut esclave et disciple d’un prophète juif durant la captivité de Babylone. Les Perses, qui ont été les maîtres des Juifs, revendiqueraient peut-être l’honneur, le misérable honneur d’avoir été aussi leurs précepteurs en fait d’opinions religieuses.

[1686] Les Mille et une Nuits arabes, tableau fidèle des mœurs de l’Orient, peignent des couleurs les plus odieuses, les mages ou les adorateurs du Feu, à qui elles reprochent de sacrifier un musulman toutes les années. La religion de Zoroastre n’a pas la moindre affinité avec celle des Indous ; toutefois il n’est pas rare que les musulmans les confondent, et cette méprise a été une des causes de la cruauté de Timur. Hist. de Timur-Bec, par Cherefeddin-Ali-Yezdi, liv. V.

[1687] Vie de Mahomet, par Gagnier, t. II, p. 114, 115.

[1688] Hœ tres sectœ, judœi, christiani, et qui inter Persas magorum institutis addicti sunt κατ’ εξοχην, POPULI LIBERI dicuntur (Reland, Dissert., t. III, p. 15). Le calife Al-Mamoun confirma cette honorable distinction qui séparait les trois sectes de la religion vague et équivoque des sabéens, et à l’abri de laquelle on permettait aux anciens polythéistes de Charræ de se livrer à leur culte idolâtre. Hottinger, Hist. orient., p. 167, 168.

[1689] Cette histoire singulière est racontée par d’Herbelot (Bibl. orient., p. 448, 449), sur le témoignage de Khondemir, et par Mirchond lui-même (Hist. priorum regum persarum, etc., p. 9-18, not., p. 88, 89).

[1690] Mirchond (Mohammed emir Khoondah Shah), originaire de Hérat, composa en langue persane une Histoire générale de l’Orient, depuis la création jusqu’à l’année 875 de l’hégire (A. D. 1471). L’an 904 (A. D. 1498), il obtint la garde de la bibliothèque du prince, et, à l’aide de ce cours, il publia, en sept, ou douze parties, un ouvrage qui mérita des éloges, et qui fut réduit en trois volumes par son fils Khondemir (A. H. 927, A. D. 1520). Petis de La Croix (Hist. de Gengis-khan, p. 537, 538, 544, 545) a distingué soigneusement ces deux écrivains que d’Herbelot a confondus (p. 358, 410, 994, 995). Les nombreux extraits que ce dernier a publiés sous le nom de Khondemir, appartiennent au père plutôt qu’au fils. L’historien de Gengis-khan renvoie à un manuscrit de Mirchond, qui lui avait été donné par d’Herbelot, son ami. On a publié dernièrement à Vienne, 1782, in-4°, cum notis Bernard de Jenisch, un fragment curieux (les dynasties tahérienne et soffarienne), et l’éditeur nous fait espérer une continuation de Mirchond. Ce fragment publie est en persan et en latin.

[1691] Quo testimonio boni se quidpiam præstitisse opinabantur. Cependant Mirchond doit avoir condamné leur zèle, puisqu’il approuvait la tolérance légale des mages, cui (le temple du Feu) peracto singulis annis census, uti sacra Mohammedis lege cautum, ab omnibus molestiis ac oneribus libero esse licuit.

[1692] Le dernier mage qui ait eu un nom et quelque pouvoir, paraît être Mardavige le Dilemite, lequel, au dixième siècle, régnait dans les provinces septentrionales de la Perse situées auprès de la mer Caspienne (d’Herbelot, Biblioth. orient., p. 355) ; mais les Bowides, ses soldats et ses successeurs, professaient l’islamisme, ou du moins ils l’embrassèrent ; et c’est sous leur dynastie (A. D. 933-1020) que je placerais la chute de la religion de Zoroastre.

[1693] Ce que j’ait dit de l’état où se trouvent aujourd’hui les guèbres dans la Perse, est tiré de Chardin, qui, sans être le plus savant, est le plus judicieux de nos voyageurs modernes, et celui qui a mis le plus de vie dans ses recherches. (Voyages en Perse, t. II, p. 109, 179, 181, in-4°.) Pietro della Talle, Olearius, Thévenot, Tavernier, etc., que j’ai consultés vainement, n’avaient ni des yeux assez exercés ni assez d’attention pour bien examiner ce peuple intéressant.

[1694] La lettre d’Abdoulrahman, gouverneur ou tyran de l’Afrique, au calife Aboul-Abbas, le premier des Abassides, est datée A. H. 132. Cardonne, Hist. de l’Afrique et de l’Espagne, t. I, p. 168.

[1695] Bibl. orient., p. 66 ; Renaudot, Hist. patriar. Alex., p. 287, 288.

[1696] Voyez dans les lettres des papes Léon IX (epist. 3), Grégoire VII (l. I, epist. 22, 23 l. III, epist. 19, 20, 21), et les remarques de Pagi (t. IV, A. D. 1053, n° 14 ; A. D. 1073, n° 13) qui a recherché le nom et la famille du prince maure avec lequel le plus orgueilleux des pontifes romains avait un commerce de lettres si poli.

[1697] Mozarabes ou Mostarabes, adscititii, ainsi qu’on rend ce mot en latin (Pococke, Specim. Hist. Arabum, p. 39, 40 ; Bibl. arab-hispana, t. II, p. 18). La liturgie mozarabique que suivait autrefois l’église de Tolède, a été attaquée par les papes, et exposée aux épreuves incertaines du glaive et du feu (Mariana, Hist. Hispan., tom. I, l. IX, c. 48, p. 378) : elle est en langue latine ; mais au onzième siècle on jugea nécessaire (A. Æ. C. 1607, A. D. 1039) de faire une version arabe des canons des conciles d’Espagne (Bibl. arab-hispan., t. z, p. 547), pour les évêques et le clergé des contrées soumises aux Maures.

[1698] Vers le milieu du dixième siècle, l’intrépide envoyé de l’empereur Othon Ier reprocha au clergé de Cordoue cette criminelle condescendance (Vit. Johann. Gorz, in sec. Benedict. V, n° 15, ap. Fleury, Hist. ecclés., t. XII, p. 91).

[1699] Pagi, Critica, t. IV, A. D. 1149, n° 8, 9. Il observe, avec raison, que lorsque Séville, fut reprise par Ferdinand de Castille, on n’y trouva de chrétiens que les captifs, et que la description des églises mozarabiques de l’Afrique et de l’Espagne, par Jacques de Vitry, A. D. 1218 (Hist. Hieros., c. 80, p. 1095, in gesti Dei per Francos), a été tirée d’un livre plus ancien ; et j’ajouté que la date de l’hégire 677 (A. D. 1278) doit s’appliquer à la copie et non pas à, l’original d’un traité de jurisprudence ; qui exposé les droits civils des chrétiens de Cordoue (Bibl. arab-hisp., tom. I, p. 471), et que les Juifs étaient les seuls dissidents que Abul-Waled, roi de Grenade (A., D. 1313) put persécuter ou tolérer (t. II, p. 288).

[1700] Renaudot, Hist. patriar. Alex., p. 288. Si Léon l’Africain, captif à Rome, avait pu découvrir en Afrique le moindre reste de christianisme, il n’aurait pas manqué de le dire pour faire sa cour au pape.

[1701] Absit (disaient les catholiques au vizir de Bagdad) ut pari loco habeas nestorianos, quorum præter Arabas nullus alius rex est, et Grœcos quorum reges amovendo Arabibus bello non desistunt, etc. Voyez dans les Recueils d’Assemani (Bibl. orient., tom. IV, p. 94-101) l’état des nestoriens sous les califes. La dissertation préliminaire du second volume d’Assemani expose d’une manière plus concise celui des jacobites.

[1702] Eutychius, Annal., t. II, p. 384, 387, 388 ; Renaudot, Hist. patr. Alex., p. 205, 206, 257, 332. Le premier de ces patriarches grecs ; professant quelques points de l’hérésie des monothélites, pouvait être moins fidèle aux empereurs, et moins suspect aux Arabes.

[1703] Motadhed, qui régna depuis A. D. 892 jusqu’à l’année 902. Les mages conservaient encore leur nom et leur rang parmi les religions de l’empire (Assemani, Bibl. orient., tom. IV, p. 97).

[1704] Reland expose les gênes que la loi et la jurisprudence des musulmans ont imposées aux chrétiens (Dissert., t. III, p. 16-20). Eutychius (Annal., t. II, p. 448) et d’Herbelot (Bibl. orient., p. 640) indiquent les tyranniques ordonnances du calife Motawakkel (A. D. 847-861), qui sont encore en vigueur. Le Grec Théophane raconte et vraisemblablement exagère une persécution du calife Omar II (Chron., page 334).

[1705] Saint Euloge, qui lui-même fut immolé à son tour, célèbre et justifie les martyrs de Cordoue (A. D. 850, etc.). Un synode assemblé par le calife censura leur témérité d’une manière équivoque. Le sage Fleury, qui montre ici sa modération ordinaire, ne peut accorder leur conduite avec la discipline de l’antiquité : Toutefois l’autorité de l’Église, etc. (Fleury, Hist. ecclés., t. X, p. 415-522, et surtout p. 501-508, 509). Les actes authentiques de ce synode jettent une lumière vive, bien que passagère, sur l’état de l’Église d’Espâgne au neuvième siècle.

[1706] Voyez l’article Eslamiah (comme nous disons chrétienté) de la Bibliothèque orientale (p. 325). Cette carte des pays soumis à la religion musulmane s’applique à l’année de l’hégire 385 (A. D. 995) : elle est de Ebn-Alwardi. Les pertes que le mahométisme a faites en Espagne depuis cette époque, ont été contrebalancées par les conquêtes dans l’Inde, la Tartarie et la Turquie d’Europe.

[1707] L’arabe du Koran s’enseigne comme une langue morte dans le collège de la Mecque. Le voyageur danois compare cet ancien idiome au latin la langue vulgaire de l’Hejaz et de l’Yémen à l’italien, et les dialectes arabes de la Syrie, de l’Égypte, et de l’Afrique ; etc., au provençal, à l’espagnol et au portugâis. Niebuhr, Descript. de l’Arabie, page 74, etc.

[1708] Théophane place les sept années du siège de Constantinople à l’année 673 de l’ère chrétienne (1er septembre 665 de l’ère d’Alexandrie), et la paix des Sarrasins quatre années après ; et c’est une contradiction manifeste que Petau, Goar et Pagi (Critica, t. IV,  63, 64) se sont efforcés de faire disparaître. Parmi les Arabes,  Elmacin place le siégé de Constantinople à l’an 52 de l’hégire (A. D. 672, janvier 8), et Abulféda, dont je regarde les calculs comme les plus exacts et le témoignage comme le plus digne de foi, à l’année 48 (A. D. 668, le 20 février).

[1709] Voyez sur le premier siège de Constantinople, Nicéphore (Breviar., p. 21, 22) ; Théophane (Chronograph., p. 294) ; Cedrenus (Compend., p. 437) ; Zonare (Hist., t. II, l. XIV, p. 89) ; Elmacin (Hist. Saracen., p. 56, 57) ; Abulféda (Annal. moslem., p. 107, 108, vers. Reiske) ; d’Herbelot (Biblioth. Orient., Constantinah) ; Ockley (Hist. of the Saracens, vol. II, p. 127, 128).

[1710] On trouvera l’état et la défense des Dardanelles dans les Mémoires du Baron de Tott (t. III, p. 39-97), qui avait été envoyé pour les fortifier contre les Russes. J’aurais attendu des détails plus exacts d’un acteur principal ; mais il paraît écrire pour l’amusement plutôt que pour l’instruction de ses lecteurs. Peut-être, à l’approche des Arabes, le ministre de Constantin s’occupait-il, comme celui de Mustapha, à trouver deux serins qui chantassent précisément la même note.

[1711] Démétrius Cantemir, Hist. de l’empire ottom., p. 105, 106, Rycaut, État de l’empire ottoman, p. 10, 11 ; Voyages de Thévenot, part. I, p. 189. Les chrétiens qui supposent que les musulmans confondent pour l’ordinaire le martyr Abu-Ayub et le patriarche Job, prouvent leur ignorance au lieu de celle des Turcs.

[1712] Théophane, malgré sa qualité de Grec, est digne de confiance sur ces tributs (Chronogr., p. 295, 296, 300, 301), confirmés avec quelque différence par l’histoire arabe d’Abulpharage (Dynast., p. 128, vers. de Pococke).

[1713] La critique de Théophane est juste et exprimée avec énergie  (Chronog., p. 302, 303). On peut recueillir la suite de ces événements dans les Annales de Théophane et dans l’Abrégé du patriarche Nicéphore, p. 22-24.

[1714] Ces révolutions sont exposées d’un style clair et naturel dans le second volume de l’histoire des Sarrasins, par Ockley (p. 233-370). Outre les auteurs imprimés, il a tiré des matériaux des manuscrits arabes d’Oxford, qu’il aurait fouillés avec encore plus de soin, s’il eût été enfermé dans la bibliothèque Bodléienne, au lieu de l’être dans la prison de la ville, sort bien indigne d’un tel homme et de son pays.

[1715] Elmacin, qui indique la fabrication des monnaies arabes (A. H. 76, A. D. 695) cinq ou six ans plus tard que les historiens grecs, a comparé le poids du dinar d’or le plus fort ou le plus commun, à la drachme ou dirhem d’Égypte (p. 77), qui équivaut à environ deux pennies (48 gr.) de notre poids (Hooper’s Inquiry into ancient measures, p. 24-36), ou à environ huit schellings de la monnaie d’Angleterre. On peut conclure d’Elmacin et des médecins arabes, qu’il y avait des dinars qui valaient jusqu’à deux dirhems, et d’autres qui ne valaient qu’un demi-dirhem. La pièce d’argent était le dirhem en poids et en valeur ; mais une pièce très belle, malgré son ancienneté, fabriquée à Waset (A. H. 88), et conservée dans la bibliothèque Bodléienne, est de quatre grains au-dessous de l’étalon du Caire. Voyez l’Histoire universelle moderne, t. I, p. 548 de la traduction française.

[1716] Théophane,  Chronograph., p. 314. Ce défaut, s’il existait réellement, dut exciter les Arabes à inventer ou emprunter un autre moyen.

[1717] Selon un nouveau système probable que soutient M. de Villoison (Anecdota grœca., t. II, p. 152-157), nos chiffres n’ont été inventés ni par les Indiens ni par les Arabes ; les arithméticiens grecs et latins les employaient longtemps avant le siècle de Boèce. Lorsque, les lumières disparurent en Occident, les Arabes qui traduisaient les manuscrits originaux, les adoptèrent, et les Latins en reprirent l’usage vers le onzième siècle.

[1718] Selon la division des Themes ou provinces que décrit Constantin Porphyrogénète (de Thematibus, l. I, p. 9, 10), l’Obsequium, dénomination latine de l’armée ou du palais, était le quatrième dans l’ordre public. Nicée en était la métropole, et sa juridiction s’étendait de l’Hellespont sur les parties adjacentes de la Bithynie et de la Phrygie. Voyez les Cartes placées par Delisle à la tête de l’Imperium orientale de Banduri.

[1719] Le calife avait mangé deux paniers d’œufs et de figues, qu’il avalait alternativement, et il avait terminé son repas par un composé de moelle et de sucre. Dans un de ses pèlerinages à la Mecque, Soliman mangea en une seule fois dix-sept grenades, un chevreau, six volailles et un grand nombre de raisins de Tayef. Si le menu du dîner du souverain de l’Asie est exact, il faut admirer son appétit plutôt que son luxe. Abulféda, Annal. moslem., p. 126.

[1720] Voyez l’article d’Omar Ben-Abdalaziz, dans la Bibliothèque orientale (p. 689-690) ; præferens, dit Elmacin (p. 91), religionem suam rebus suis mundanis. Il désirait si fort de se rendre auprès de la Divinité, qu’on l’entendit un jour assurer qu’il ne se donnerait pas la peine de frotter d’huile son oreille pour guérir, de sa dernière maladie. Il n’avait qu’une chemise, et, à une époque où le luxe s’était introduit parmi les Arabes, il ne dépensait pas plus de deux drachmes par année (Abulpharage, p. 131) ; haud diu gavisus eo principe fuit orbis moslemus (Abulféda, p. 127).

[1721] Nicéphore et Théophane conviennent que le siège de Constantinople fut levé le 15 août (A. D. 718). Mais le premier, qui est le témoin le plus digne de foi, assurant qu’il dura treize mois, le second doit s’être trompé en assurant qu’il commença l’année précédente à pareil jour. Je ne vois pas que Pagi, ait remarqué cette contradiction.

[1722] J’ai suivi sur le second siège de Constantinople Nicéphore (Brev., p. 33-36), Théophane (Chronagr., p. 324-334) ; Cedrenus (Compend., p. 449-452), Zonare (t. II, p. 98-102), Elmacin (Hist. Sarac., p. 88), Abulféda (Ann. moslem., p. 6), et Abulpharage (Dynast., p. 130), celui des auteurs arabes qui satisfait davantage le lecteur.

[1723] Charles Dufrêne Ducange, guide sûr et infatigable pour le moyen âge et l’histoire de Byzance, a traité du feu grégeois en plusieurs endroits de ses écrits, et après lui on doit espérer de glaner peu de faits. Voyez en particulier Glossar. Med. et infim. græcitat. page 1225, sub voce Πυρ θαλασσιον, υγρον. Gloss. med. et infim. latin., Ignis græcus ; Observations sur Villehardouin, p. 305, 307 ; Observations sur Joinville, p 71, 72.

[1724] Théophane l’appelle αρχιτεκτων (p. 295), Cedrenus (p. X 37) fait venir cet artiste d’Héliopolis (des ruines d’Héliopolis) en Égypte ; et la chimie était en effet particulièrement cultivée chez les Égyptiens.

[1725] C’est sur une faible autorité, mais d’après une vraisemblance très forte, qu’on suppose que le naphte Voleum incendiarium de l’histoire de Jérusalem (Gesta Dei per Francos, page 1167), la fontaine orientale de J. de Vitry (l. III, c. 84), entrait dans la composition du feu grégeois. Cinnamus (l. VI, p. 165) appelle le feu grégeois πυρ Μηδικον, et l’on sait qu’il y a grande quantité de naphte entre le Tigre et la mer Caspienne. Pline (Hist. nat., II, 109) dit que le naphte servit à la vengeance de Médée ; et dans l’une ou l’autre étymologie, Ελαιον Μηδιας ou Μηδειας (Procope, de Bell. gothic., l. IV, c. 11) peut signifier ce bitume liquide.

[1726] Voyez sur les différentes espèces d’huiles et de bitumes, les Essais chimiques (vol. V, essai I) du docteur Watson (aujourd’hui évêque de Landaff). Ce livre classique est le plus propre de tous ceux que je connais à répandre le goût et les lumières de la chimie. Les idées moins parfaites des anciens se trouvent dans Strabon (Géograph., l. XVI, p. 1078), et Pline (Hist. nat., II, p. 108, 109) ; huic (NAPHTÆ) magna cognatio est ignium, transiliuntque protinus in eam undecunque visam. Otter (t. I, p. 153-158) est celui de nos voyageurs qui me satisfait davantage sur ce point.

[1727] Anne Comnène a levé en partie le voile (Alexiad., l. XIII, p. 383). Ailleurs elle fait mention de la propriété de brûler. Léon, au dix-neuvième chap. de sa Tactique (Opera Meursii, t. VI, p. 843, édit. de Lami, Florence, 1745), parle de la nouvelle invention du πυρ μετα βροντη και καπνον. Ce sont là des témoignages originaux, et de personnages du haut rang.

[1728] Constant. Porphyrog., de Administratione imperii, c. 13, p. 64, 65.

[1729] Histoire de saint Louis, p. 39, Paris, 1688 ; p. 44, Paris, de l’imprimerie royale, 1761. Les observations de Ducange rendent précieuse la première de ces  éditions ; et la pureté du texte de Joinville donne du prix à la seconde. Cet auteur est le seul qui nous apprenne que les Grecs, à l’aide d’une machine qui agissait comme la fronde, lançaient le feu grégeois à la suite d’un dard ou d’une javeline.

[1730] La vanité ou le désir de contester les réputations les mieux acquises, a engagé quelques modernes à placer avant le quatorzième siècle la découverte de la poudre à canon (voyez sir William Temple, Dutens, etc.), et celle du feu grégeois, avant le septième siècle (voyez le Salluste du président de Brosses, t. II, p. 381) ; mais les témoignages qu’ils citent avant l’époque où l’on place ces découvertes, sont rarement clairs et satisfaisants, et on peut soupçonner de fraude et de crédulité les écrivains postérieurs. Les anciens employaient dans leurs sièges des combustibles qui offraient de l’huile et du soufre ; et le feu grégeois a, par sa  nature et ses effets, quelques affinités avec la poudre à canon. Au reste, le témoignage le plus difficile à éluder sur l’antiquité de la première découverte, est un passage de Procope (de Bell. goth., l. IV, c. 11) ; et sur celle de la seconde, quelques faits de l’histoire d’Espagne au temps des Arabes (A. D. 1249, 1312, 1332, Bibl. arabico-hispana, tom. II, p. 6, 7 et 8).

[1731] Le moine Bacon, cet homme, extraordinaire, révèle deux des substances qui entrent dans la poudre à canon, le salpêtre et le soufre ; et il cache la troisième sous une phrase d’un jargon mystérieux ; il semblait craindre les suites de sa découverte. Biographia britannica, vol. p. 430, quatrième édition.

[1732] Voyez sur l’invasion de la France et la défaite des Arabes par Charles Martel, l’Historia Arabum (c. 11, 12, 13, 14) de Rodéric Ximenez, archevêque de Tolède, qui avait sous les yeux la chronique chrétienne d’Isidore Pacensis et l’Histoire des Mahométans par Novairi. Les musulmans gardent le silence ou s’expriment en peu de mots sur leurs pertes ; mais M. de Cardonne (t. I, p. 129, 130, 131) à fait un récit pur et simple de ce qu’il a pu recueillir dans les ouvrages de Ibn-Halikan, de Hidjazi, et d’un auteur anonyme. Les textes des Chroniques de France et des Vies des saints se trouvent dans le Recueil de Bouquet (t. III), et dans les Annales de Pagi (t. III), qui a rétabli la chronologie sur laquelle les Annales de Baronius se trompent de six ans. Il y a plus de sagacité et d’esprit que de véritable érudition dans les articles Abderame et Manusa du Dictionnaire de Bayle.

[1733] Eginhard, de Vita Caroli magni, c. 2, p. 13-18, édit. de Schmink, Utrecht, 1711. Des critiques modernes accusent le ministre de Charlemagne d’avoir exagéré la faiblesse des Mérovingiens ; mais ses traits généraux sont exacts, et le lecteur français répétera à jamais les beaux vers du Lutrin de Boileau.

[1734] Mamaccæ sur l’Oise, entre Compiègne et Noyon, qu’Eginhard appelle perparvi reditus villam (voyez les Notes de la carte de l’ancienne France de la Collection de dom Bouquet). Compendium ou Compiègne était un palais plus majestueux (Adrien Valois, Notifia Galliarum, p. 152) ; et l’abbé Galiani, ce philosophe jovial, a pu dire avec vérité (Dialogue sur le commerce des blés) que c’était la résidence des rois très chrétiens et très chevelus.

[1735] Avant même l’établissement de cette colonie, A. U. C. 630 (Velleius Paterculus, I, 15), au temps de Polybe (Hist., l. III, p. 265, édit. de Gronov.). Narbonne était une ville celtique du premier rang, et l’un des lieux les plus septentrionaux du monde alors connu (d’Anville, Notice de l’ancienne Gaule, p. 473).

[1736] Rodéric Ximenez accuse les Sarrasins d’avoir attenté au sanctuaire de Saint-Martin de Tours. Turonis civitatem, ecclesiam et palatia vastatione et incendio sïmili diruit et consumpsit. Le continuateur de Frédégaire ne leur reproche que l’intention. Ad domam beatissimi Martini evertendam festinant ; at Carolus, etc. L’annaliste  français était plus jaloux de l’honneur du saint.

[1737] Au reste, je doute que la mosquée d’Oxford eût produit un ouvrage de controverse aussi élégant et aussi ingénieux que les sermons prêchés dernièrement (at Bampton’s lectures) par M. White, professeur d’arabe. Ses observations sur le caractère et la religion de Mahomet sont adaptées avec art au sujet qu’il traite, et en général fondées sur la vérité et la raison. Il joué le rôle d’un avocat plein d’esprit et d’éloquence, et il a quelquefois le mérite d’un historien et d’un philosophe.

[1738] Gens Austriœ membrorum preeminentia valida, et gens Germana corde et corpore præstantissima, quasi in ictu oculi manu ferrea et pectore arduo Arabes extinxerunt. Rodéric de Tolède, c. 14.

[1739] Ce sont les calculs de Paul Warnefrid, diacre d’Aquilée (de Gestis Langohard., l. VI, p. 921, édit. de Grot.), et d’Anastase, bibliothécaire de l’Église romaine (in Vit. Gregorii II) ; ce dernier parle de trois éponges miraculeuses, qui rendirent invulnérables les soldats français qui se les étaient partagées. Il paraîtrait qu’Eudes, dans ses lettres au pape, usurpa l’honneur de la victoire : c’est le reproche que lui font les annalistes français, qui l’accusent faussement à leur tour d’avoir appelé les Sarrasins.

[1740] Pépin, fils de Charles Martel, reprit Narbonne et le reste de la Septimanie, A. D. 755 (Pagi, Crit., t. III, p. 300). Trente-sept ans après, les Arabes firent une incursion dans cette partie de la France, et ils employèrent les captifs à la construction de la mosquée de Cordoue (de Guignes, Hist. des Huns, t. I, P. 354).

[1741] Cette lettre pastorale, adressée à Louis le Germanique, petit-fils de Charlemagne, et vraisemblablement composée par l’artificieux Hincmar, est datée de l’an 858, et signée par les évêques des provinces de Reims et de Rouen (Baronius, Annal. ecclés., A. D. 741 ; Fleury, Hist. ecclés., t. X, p. 514-516). Cependant Baronius lui-même et les critiques français rejettent avec mépris cette fable inventée par des évêques.

[1742] Les chevaux et les selles qui avaient, porté ses femmes, furent tués ou brûlés, de peur qu’un homme ne les montât par la suite. Douze cents mulets ou chameaux étaient employés au service de sa cuisine : on y consommait chaque jour trois mille pains, cent moutons, sans parler des bœufs, de la volaille, etc. Abulpharage, Hist. dynast., page 140.

[1743] Al Hemar. Il avait été gouverneur de la Mésopotamie ; et un proverbe arabe donne des éloges au courage de ces ânes guerriers qui ne prennent jamais la fuite devant l’ennemi. Le surnom de Merwan peut justifier la comparaison d’Homère (Iliade, A. 557, etc.), et le surnom et la citation d’Homère doivent imposer silence aux modernes, qui regardent l’âne comme un emblème de stupidité et de bassesse (d’Herbelot, Bibl. orient., p. 558).

[1744] Quatre villes de l’Égypte portent le nom de Busiri ou Busaris ; si célèbre dans les fautes grecques. La première, où Merwan fut tué, se trouve à l’occident du Nil, dans la province de Fium ou d’Arsinoé ; la seconde dans le Delta, dans le Nome Sebennytique ; la troisième est près des Pyramides, et la quatrième, qui fut détruite par Dioclétien (voyez le chapitre XIII de cet ouvrage), est dans la Thébaïde. Voir une note du savant et orthodoxe Michaelis (Note 211, p. 100). Voyez sur la géographie des quatre Busiris, Abulféda (Descript. Ægypt., p. 9, vers. Michaelis., Gottingue, l. 76, in-4°), Michaelis (Not. 122-127, p. 58-63) et d’Anville (Mém. sur l’Égypte,  p. 85-147-205).

[1745] Voyez Abulféda (Annal. moslem., p. 136-145), Eutychius (Annal., t. II, p. 392, vers. Pococke), Elmacin (Hist. Saracen., p. 109-121), Abulpharage (Hist. dynast., p. 134-140), Rodéric de Tolède (Historia Arabum, c. 18, page 33), Théophane (Chronographie, p. 356, 357, qui parle des Abbassides sous les noms de Χωρασανιται et de Μαυροφοροι) et la Bibliothèque de d’Herbelot, articles Ommiades, Abbassides, Mœrwan, Ibrahim, Saffah, Abou-Moslem.

[1746] Consultez, sur la révolution d’Espagne, Rodéric de Tolède (c. 18, p. 34, etc.), la Bibliotheca arabica-hispana (t. II, p. 30-198), et Cardonne (Hist. de l’Afriq. et de l’Esp., t. I, p. 180-197, 205, 272, 323, etc.).

[1747] Je ne réfuterai pas les erreurs bizarres et les chimères de sir William Temple (voyez ses Œuvres, vol. III, p. 371-374, édit. in 811) et de Voltaire (Hist. générale, c. 28, tom. II, p. 124, 125, édit. de Lausanne) sur la division de l’empire des Sarrasins. Les erreurs de Voltaire viennent d’un défaut de connaissances et de réflexion ; mais sir William fut trompé par un imposteur espagnol qui a fabriqué une histoire apocryphe de la conquête de l’Espagne par les Arabes.

[1748] Le géographe d’Anville (l’Euphrate et le Tigre, p. 121-123) et d’Herbelot (Biblioth. orient., p. 167, 168) suffisent pour faire connaître Bagdad. Nos voyageurs, Pietro della Valle (t. I, p. 688-693.), Tavernier (t. I, p. 230-238), Thévenot (part. Il, p. 209-212), Otter (t. I, p. 162-168), et Niebuhr (Voyage en Arabie, t. II, P. 239-271), ne l’ont vue que dans sa décadence ; et, à ma connaissance, le géographe de Nubie (p. 204) et le juif Benjamin de Tudele (Itinerarium, p. 112-123, par Const. L’Empereur, apud Elzévir 1633), sont les seuls écrivains qui aient vu Bagdad sous le règne des Abbassides.

[1749] On posa les fondements de Bagdad A. H. 145 (A. D. 762). Mostasem, le dernier des Abbassides, tomba au pouvoir des Tartares, qui le mirent à mort, A. H. 656 (A. D. 1258, le 20 février.).

[1750] Medinat al Salam, Dar al Salam, Urbs pacis ou Ειρηνοπολις (Irenopolis) ; selon la dénomination encore plus élégante que lui ont donnée les écrivains de Byzance. Les auteurs ne sont pas d’accord sur l’étymologie de Bagdad ; mais ils conviennent que la première syllabe signifie un jardin en langue persane ; le jardin de Dad, ermite chrétien, dont la cellule était la seule habitation qui se trouvât à l’endroit où l’on bâtit la ville.

[1751] Reliquit in ærario sexcenties millies mille stateres, et quater et vicies millies mille aureos aureos. (Elmacin, Hist. Saracen., p. 126.) J’ai évalué les pièces d’or à huit schellings, et j’ai supposé que la proportion de l’or à l’argent était de douze à un ; mais je ne garantis pas les quantités numériques d’Erpenius ; et les Latins ne sont guère au-dessus des sauvages dans les calculs d’arithmétique.

[1752] D’Herbelot, p. 530 ; Abulféda, p. 154. Nivem Meccam apportavit, rem ibi aut nunquam aut rarissime visam.

[1753] Abulféda (p. 184-189) décrit la magnificence et la libéralité d’Almamon. Milton a fait allusion à cet usage de l’Orient :

Ou bien aux lieux où l’Orient pompeux répand sur ses rois, de sa main opulente, l’or et les perles de la Barbarie.

Je me suis servi de l’expression moderne de loterie pour rendre les missilia des empereurs romains, lesquels accordaient un prix ou un lot à celui qui le saisissait lorsqu’on le jetait au milieu de la foule.

[1754] Lorsque Bell d’Antermony (Travels, vol. I, p. 99) accompagna l’ambassadeur russe à l’audience de l’infortuné Shah-Hussein de Perse, on amena deux lions dans la salle d’assemblée afin de montrer le pouvoir du monarque sur les animaux les plus farouches.

[1755] Abulféda, p. 237 ; d’Herbelot, p. 590. Cet ambassadeur grec arriva à Bagdad A. H. 305 (A. D. 917). Dans le passage d’Abulféda, je me suis servi, avec quelques changements, de la  traduction anglaise du savant et aimable M. Harris de Salisbury (Philological Enquiries, 363, 364).

[1756] Cardonne, Hist. de l’Afr. et de l’Esp., t. I, p. 330-336. La description et les gravures de l’Alhambra, qui se trouvent dans les Voyages de Swinburne (p. 171-188, en angl.), donnent une vaste idée du goût et de l’architecture des Arabes.

[1757] Cardonne, t. I, p. 329, 330. Les détracteurs de la vie humaine citeront d’un air triomphant cet aveu, les complaintes de Salomon sur les vanités de ce monde (voyez le poème verbeux mais éloquent de Prior) et les dix jours heureux de l’empereur Seghed (Rambler, n° 204, 205) ; leurs projets sont d’ordinaire immodérés, et leur évaluation rarement impartiale. Si je puis parler de moi (le seul homme dont je puisse parler avec certitude), mes journées de bonheur ont excédé de beaucoup le petit nombre que nous indique le calife d’Espagne, et elles continuent encore ; et je ne craindrai pas d’ajouter que le plaisir que je trouve à la composition de cet ouvrage, joue un grand rôle dans le calcul de mes journées heureuses.

[1758] Le Gulistan (p. 239) raconte la conversation de Mahomet et d’un médecin (Epistol. Renaudot, in Fabricius, Bibl. græc., t. I, p.. 814). Le prophète lui-même était versé dans l’art de la médecine ; et Gagnier (Vie de Mahomet, p. 394-405) a donné un extrait des aphorismes qui subsistent sous son nom.

[1759] Voyez les détails de cette curieuse architecture dans Réaumur (Hist. des Insectes, t. V, Mémoire 9). Ces hexagones sont terminés par une pyramide. Un mathématicien a cherché quels angles des trois côtés d’une semblable pyramide, rempliraient l’objet donné avec la moindre quantité de matière possible, et il a fixé le plus grand à cent neuf degrés vingt-six minutes, et le plus petit à soixante-dix degrés trente-quatre minutes. La mesure que suivent les abeilles est de cent neuf degrés vingt-huit minutes, et de soixante-dix degrés trente-deux minutes. Cette parfaite concordance ne  fait cependant honneur à l’ouvrage qu’aux dépens de l’artiste, car les abeilles ne sont pas instruites dans la géométrie transcendante.

[1760] Saed-Ebn-Ahmed., cadi de Tolède, qui mourut A. H. 462 (A. D. 1069), a fourni à Abulpharage (Dynast., p. 160) ce passage curieux, ainsi que le texte du Specimen Historia Arabum de Pococke. Des anecdotes littéraires sur les philosophes et les médecins, etc., qui ont vécu sous chaque calife, forment le principal mérite des Dynasties d’Abulpharage.

[1761] Ces anecdotes littéraires sont tirées de la Bibliotheca arabico-hispana (t. II, p. 38, 71, 201, 202), de Léon l’Africain (de Arab. medicis et philosophis, in Fabricius, Bibl. græc., t. XIII, p. 259-298, et en particulier p. 274), de Renaudot (Hist. patriar. Alex., p. 274, 275, 536, 587), et des Remarques chronologiques d’Abulpharage.

[1762] Le catalogue arabe de l’Escurial donnera une juste idée de la proportion des classes. Dans la bibliothèque du Caire, les manuscrits d’astronomie et de médecine montaient à six mille cinq cents, avec deux beaux globes, l’un d’airain et l’autre d’argent (Bibl. arab.-hisp., t. I, p. 417).

[1763] On y a retrouvé, par exemple, les cinquième, sixième et septième livres (le huitième manque toujours) des sections coniques d’Apollonius Pergæus, qui ont été imprimés en 1661, d’après le manuscrit de Florence (Fabr., Bibl. grœc., t. II, p. 559). Au reste, les savants jouissaient déjà du cinquième livre, deviné et rétabli par Viviani. Voyez son éloge dans Fontenelle, t. V, p. 59, etc.

[1764] Renaudot (Fabricius, Bibl. grœc., t. I, p. 812, 816) discute d’une manière très philosophique le mérite de ces versions arabes, pieusement défendues par Casiri (Biblioth. arab.-hisp., t. I, p. 238-240). La plupart des traductions de Platon, d’Aristote, d’Hippocrate, de Galien, etc., sont attribuées à Honain, médecin de la secte de Nestorius, qui vivait à la cour des califes de Bagdad, et qui mourut A. D. 876. Il était à la tête d’une école ou d’un atelier de traducteurs, et les ouvrages de ses disciples ont été publiés sous son nom. Voyez Abulpharage (Dynast., p. 88, 115, 171-174, et apud Assemani, Bibl. orient., t. II, p. 438), d’Herbelot (Bibl. orient., p. 456), Assemani (Bibl. orient., t. III, p. 164), et Casiri (Bibl. arabico-hispana, t. I, p. 238, etc., 251, 286-290, 302-304, etc.).

[1765] Voyez Mosheim, Instit. Hist. ecclés., p. 181, 214, 236, 257, 315, 338, 396, 438, etc.

[1766] Le commentaire le plus élégant sur les catégories ou prédicamens d’Aristote, est celui qu’on trouve dans les Philosophical arrangements de M. Jacques Harris (Londres 1775, in-8°), qui s’efforce de ranimer l’étude de la littérature et de la philosophie des Grecs.

[1767] Abulpharage, Dynast., p. 81-222 ; Bibl. arabico-hispana, t. I, p. 370, 371. In quem (dit le primat des jacobites) si immiserit se lector, oceanum hoc in genere (algebrœ) inveniet. On ignore en quel temps Diophante d’Alexandrie a vécu ; mais ses six livres existent encore, et ils ont été expliqués par le Grec Planude et le Français Meziriac (Fabricius, Bibl. grœc., t. IV, p. 12-15).

[1768] Abulféda (Annal. moslem., p. 210, 211, vers. Reiske) décrit cette opération d’après Ibn-Challecan et les meilleurs historiens. Ce degré, exactement mesuré, était de deux cent mille coudées royales ou hashémites, mesures que les Arabes avaient empruntées des livres divins et des usages de la Palestine et de l’Égypte ; cette ancienne coudée se trouve quatre cents fois sur chaque côté de la base de la grande pyramide, et elle paraît indiquer les mesures primitives et universelles de l’Orient. Voyez la Métrologie du laborieux M. Paucton, p. 101-195.

[1769] Voyez les Tables astronomiques d’Ulugh-Begh, avec la Préface du docteur Hyde, dans le premier volume de son Syntagma dissertationum, Oxford, 1767.

[1770] Albumazar et les meilleurs astronomes arabes convenaient de la vérité de l’astrologie ; ils tiraient leurs prédictions les plus certaines, non pas de Vénus et de Mercure, mais de Jupiter et du soleil (Abulpharage, Dynast., p. 161-163). Voyez sur l’état et les progrès de l’astronomie en Perse, Chardin (Voyages, t. III, p. 162-283).

[1771] Bibl. arab.-hisp., t. I, p. 438. L’auteur original raconte une histoire plaisante d’un praticien ignorant, mais sans malice.

[1772] En 956, Sanche le Gras, roi de Léon, fut guéri par les médecins de Cordoue (Marina, l. VIII, c. 7, t. I, p. 318).

[1773] Muratori discute d’une manière savante et judicieuse (Antiquit. ital. med. ævi, t. III, p, 932-940) ce qui a rapport à l’école de Salerne et à l’introduction en Italie des connaissances des Arabes. Voyez aussi Giannone, Istoria civile di Napoli, t. II, p. 119-127.

[1774] Voyez un tableau bien fait des progrès de l’anatomie, dans Wotton (Reflections on ancient and modern learning, p. 208-256). Les beaux esprits ont indignement attaqué sa réputation dans la Controverse de Boyle et de Bentley.

[1775] Bibliot. arab.-hispan., t. I, p. 275. Al-Beithar de Malaga, leur plus grand botaniste, avait voyagé en Afrique dans la Perse et dans l’Inde.

[1776] Le docteur Whatson (Elements of chemistry, vol. I, p. 17, etc.) convient que les succès des Arabes en chimie leur appartenaient en propre : il cite toutefois le modeste aveu du fameux Geber, écrivain du neuvième siècle (d’Herbelot, p. 387), qui disait avoir tiré des anciens sages la plus grande partie de ses lumières, peut-être sur la transmutation des métaux. Quelles que fassent l’origine ou l’étendue de leurs connaissances, il parait que les arts de la chimie et de l’alchimie étaient répandus en Égypte au moins trois siècles avant Mahomet (Wotton’s Reflections, p. 121-133 ; Paw, Recherches sur les Égyptiens et sur les Chinois, t. I, p. 376-429).

[1777] Abulpharage (Dynast., p. 26-148) cite une version syriaque des deux poèmes d’Homère, par Théophile, maronite chrétien du mont Liban, qui professait l’astronomie, à Roha ou Édesse vers la fin du huitième siècle : son ouvrage serait une curiosité littéraire. J’ai lu quelque part, mais sans le croire, que les Vies de Plutarque furent traduites en langue turque pour Mahomet II.

[1778] J’ai lu avec beaucoup de plaisir le Commentaire latin de sir William Jones sur la poésie asiatique (Londres, 1774, in-8°) que cet homme, merveilleux par ses connaissances sur les langues, publia dans sa jeunesse. Aujourd’hui que son goût et sa raison sont parvenus à toute leur maturité, il diminuerait peut-être quelque chose des éloges si chauds et même si exagérés qu’il donne à la littérature des Orientaux.

[1779] On a accusé Averroès, un des philosophes arabes, de mépriser les religions des juifs, des chrétiens et des musulmans (voyez son article dans le Dictionnaire de Bayle) : chacune de ces religions conviendrait que son mépris fut raisonnable, excepté en ce qui la concerne.

[1780] D’Herbelot, Biblioth. orient., p.546.

[1781] Cedrenus (p. 548) expose les vils motifs d’un empereur qui refusa noblement un mathématicien aux instances et aux offres du calife Almamon. Ce sot scrupule est rapporté presque dans les mêmes termes par le continuateur de Théophane (Scriptores post Theophanem, p. 118).

[1782] Voyez le règne et le caractère de Haroun-al-Raschid dans la Bibliothèque orientale, p. 431-433 à l’article de ce calife, et dans les différents articles auxquels renvoie d’Herbelot : ce savant compilateur a choisi avec beaucoup de goût, dans les Chroniques d’Orient, les anecdotes instructives et amusantes.

[1783] Sur la situation de Racca, l’ancien Nicephorium, voyez d’Anville (l’Euphrate et le Tigre, p. 24-27). Dans les Nuits arabes, Haroun-al-Raschid est représenté comme ne sortant presque jamais de Bagdad. Il respectait la résidence royale des Abbassides ; mais les vices des habitants l’avaient chassé de la ville. Abulféda, Annal., p. 167.

[1784] M. de Tournefort, dans son dispendieux voyage de Constantinople à Trébisonde, passa une nuit à Héraclée ou Eregri. Il examina la ville telle qu’elle se trouva alors, et en recueillit les antiquités. (Voyage du Levant, tome III, lettre 16, p. 23-35). Nous avons une histoire particulière d’Héraclée dans les Fragments de Memnon, qu’a conservés Photius.

[1785] Théophane (p. 384, 385, 391, 396, 407, 408), Zonare (t. II, l. XV, p. 115-124), Cedrenus (p. 477, 478), Eutychius (Annal., t. II, p. 407), Elmacin, Hist. Saracen., p. 136, 151-152), Abulpharage (Dynast., p. 147, 151), et Abulféda (116, 166-168) parlent des guerres de Haroun-al-Raschid contre l’empire romain .

[1786] Les auteurs qui m’ont le plus instruit de l’état ancien et moderne de la Crète, sont Bélon (Observ., etc., c. 3-20, Paris, 1555), Tournefort (Voyage du Levant, t. I, lettres II et III) et Meursius (CRETA, dans le Recueil de ses Œuvres, p. 343-544). Quoique la Crète soit appelée par Homère Πιειρα, et par Denys λιπαρη τε και ε βοτος, je ne puis croire que cette île montueuse surpassât ou même égalât la fertilité de la plus grande partie des cantons de l’Espagne.

[1787] Les détails les plus authentiques et les plus circonstanciés se trouvent dans les quatre livres de la continuation de Théophane, que Constantin Porphyrogénète a faite lui-même, ou qu’on a faite par ses ordres ; et qu’on a publiée avec la vie de son père Basile le Macédonien (Scriptores post Theophan., p. 1-162, par Franc. Combesis, Paris, 1685). La perte de la Crète et de la Sicile y est racontée (l. II, pages 46-52). On peut y ajouter comme témoignages secondaires ceux de Jos. Genesius (liv. II, page 21, Venise, 1733), de George Cedrenus (Compend., p. 54-508) et de Jean Scylitzes Curopalata (apud Baronius, Ann. Ecclés., A. D. 827, n° 24, etc.).Mais les Grecs modernes pillent si ouvertement, que parmi eux on pourrait citer une foule d’autres auteurs.

[1788] ) Renaudot (Hist . patriar. Alex., p, 251-256, 268-270) a décrit les ravages que firent en Égypte les Arabes de l’Andalousie ; mais il a oublié de les lier à la conquête de la Crète.

[1789] Voir le continuateur de Théophane, l. II, p. 51. Cette histoire de la perte de la Sicile n’existe plus. Muratori (Annali d’Italia, tom. VII, p. 7-19-21, etc.) a ajouté quelques détails qu’il a tirés des Chroniques d’Italie.

[1790] La pompeuse et intéressante tragédie de Tancrède conviendrait mieux à cette époque qu’à l’année 1005 qu’a choisie Voltaire. Je ferai un léger reproche à l’auteur d’avoir donné à des Grecs, esclaves de l’empereur de Byzance, le courage de la chevalerie moderne et celui des anciennes républiques.

[1791] Pagi a rapporté et éclairci le récit ou les lamentations de Théodose (Critica, t. III, p. 719 etc.). Constantin Porphyrogénète (in Vit. Basil., chap. 69, 70, p. 190,192) fait mention de la perte de Syracuse et du triomphe des démons.

[1792] On trouve des extraits des auteurs arabes sur la conquête de la Sicile dans Abulféda (Annal. moslem., p. 271-273), et dans le premier volume des Script. rerum italic. de Muratori. M. de Guignes (Hist. des Huns, t. I, p. 363, 364) ajoute quelques faits importants.

[1793] L’un des personnages les plus éminents de la ville de Rome (Gratien, magister militum et romani palatii superista) fut accusé d’avoir dit : Quia Franci nihil nobis boni faciunt, neque adjutorium prœbent ; sed magis quœ nostra sunt violenter tollunt ; quare non advocamus Grœcos, et cum eis fœdus pacis componentes, Francorum regem et geatem de nostro regno et dominatione expellimus ? Anastase, in Leone IV, p. 199.

[1794] Voltaire (Hist. générale, t. II, c. 38, p. 124) parait avoir été vivement frappé du caractère de Léon IV. J’ai employé ses expressions générales ; mais la vue du Forum m’a fourni une image plus précise et plus animée.

[1795] De Guignes (Hist. génér. des Huns, t. I, pages 363, 364), Cardonne (Hist. de l’Afrique et de l’Espagne, sous la domination des Arabes, t. II p. 24, 25). Ces écrivains ne sont pas d’accord sur la succession des Aglabites, et je ne puis les concilier.

[1796] Beretti (Chronogr. Ital. med. œvi, pages 106-108) nous a donné des lumières sur les villes de Centumcellœ, Léopolis, là cité Léonine et les autres villes du duché de Rome.

[1797] Les Arabes et les Grecs gardent également le silence sur ce qui a rapport à l’invasion de Rome par les Africains. Les Chroniques latines ne fournissent pas beaucoup d’instruction (voyez les Annales de Baronius et Pagi). Anastase, bibliothécaire de l’Église romaine, historien contemporain, est le guide authentique que nous avons suivi pour l’histoire des papes du neuvième siècle. Sa Vie de Léon IV contient vingt quatre pages (p. 175-199, édit. de Paris) ; et si elle se compose en grande partie de minuties superstitieuses, nous devons à la fois blâmer et louer son héros de s’être trouvé plus souvent dans une église que dans un camp.

[1798] Ce nombre huit s’est trouvé appliqué à différentes circonstances de la vie de Motassem. Il était le huitième des Abbassides ; il régna huit ans, huit mois et huit jours. Il laissa en mourant huit fils, huit filles, huit mille esclaves et huit millions d’or.

[1799] Les anciens géographes font rarement mention d’Amorium, et les Itinéraires romains l’ont oubliée tout à fait. Après le sixième siècle elle devint un siége épiscopal, et enfin la métropole de la nouvelle Galatie (Charles de Saint-Paul, Geograph. sacra, p. 234). Cette ville s’est relevée de ses ruines, du moins si on lit Ammuria au lieu d’Anguria, dans le texte du géographe de Nubie (p. 236).

[1800] On l’appelait en orient Δυστυχης (Continuator Théoph. l. III, p. 34). Mais telle était l’ignorance des peuples de l’Occident, que leurs ambassadeurs ne craignirent pas, dans un discours public, de parler de victoriis quas adversus exteras bellando gentes cœlitus fuerat assecutus (Annal. Bertinian., apud Pagi, t. III, p. 720).

[1801] Abulpharage (Dynast., p. 167, 168) rapporte un de ces singuliers échanges qui eut lieu sur le pont du Lamus en Cilicie, limite des deux empires, et situé à une journée à l’ouest de Tarse (d’Anville, Géogr. ancien., t. II, p. 91). Quatre mille quatre cent soixante musulmans, huit cents femmes et enfants, et cent alliés, fuirent échanges contre un égal nombre de Grecs. Ils pissèrent les uns, devant les autres au milieu du pont ; et lorsque de part et d’autre ils eurent atteint leurs compatriotes, ils s’écrièrent Allah Acbar et Kyrie eleison ! Il est vraisemblable qu’alors on échangea le plus grand nombre des prisonniers d’Amorium ; mais la même année (A. H. 231) les plus illustres d’entre eux, désignés par la dénomination des quarante-deux martyrs, furent décapités par ordre du calife.

[1802] Constantin Porphyrogénète in Vit. Basil., chap. 61, page 186. Il est vrai que ces Sarrasins, en qualité de pirates et de renégats, furent traités avec une rigueur particulière.

[1803] Voyez sur Théophile, Motassem et la guerre d’Amorie, le continuateur de Théophane (l. III, p. 77-94), Genesius (l. III, p. 24-34.), Cedrenus (p. 528-532), Elmacin (Hist. Saracen., p. 180), Abulpharage (Dyn., p. 165, 166), Abulféda (Annal. mosl., p. 191) d’Herbelot (Bibl. orient., p. 639-640).

[1804] M. de Guignes, qui franchit quelquefois le gouffre qui se trouve entre l’histoire des Chinois et celle des musulmans, et qui d’autres fois s’y laisse tomber, croit apercevoir, que ces Turcs sont les Hœi-ke, autrement dits les Kao-tche ou les grands Chariots ; qu’ils se trouvaient répandus de la Chine, et la Sibérie jusqu’aux domaines des califes et des Samanides, et qu’ils formaient quinze hordes, etc. Hist. des Huns, t. III, 1-33, 124-131.

[1805] Il changea l’ancien nom de Sumere ou Sumara en celui de Ser-men-raï, ville qui plaît au premier coup d’œil. D’Herbelot, Bibl. orient., p. 808 ; d’Anville, l’Euphrate et le Tigre, p. 97, 98.

[1806] Pour en donner un exemple, voir les détails de la mort du calife Motaz (Abulféda, p. 206). Et ce qu’il dit en parlant du calife Mohtadi (p. 208).

[1807] Voyez, sur ce qui a rapport aux règnes de Motassem, Motawakkel Mostanser, Mostain, Motaz, Mohtadi et Motamed, dans la Bibliothèque de d’Herbelot et dans les Annales d’Elmacin, Abulpharage et Abulféda, qui doivent être devenus familiers au lecteur.

[1808] Consultez, sur la secte des Carmathiens, Elmacin (Hist. Saracen., p. 219, 224, 229, 231, 238, 241, 243), Abulpharage (Dynast., p. 179-182), Abulféda (Annal. moslem., p. 218, 2t9, etc., 245, 265, 274), et d’Herbelot (Bibl. orient., p. 256-258, 635). J’y trouve, sur les matières de théologie et sur la chronologie, des contradictions qu’il serait difficile et peu important d’éclaircir.

[1809] Hyde, Syntagma Dissertat., tom. II, p. 51, in Hist. Shahiludii.

[1810] On peut étudier les dynasties de l’empire arabe, en cherchant dans les Annales d’Elmacin, d’Abulpharage et d’Abulféda, les dates correspondantes aux événements, et dans le Dictionnaire de d’Herbelot, les noms sous lesquels sont rangés les différents articles. Les Tables de M. de Guignes (Hist. des Huns, t. I) offrent une chronologie générale de l’Orient, entremêlée de quelques anecdotes historiques ; mais le patriotisme l’a conduit à confondre les époques et les lieux.

[1811] Les Aglabites et les Édrisites font le sujet principal de l’ouvrage de M. de Cardonne (Hist. de l’Afrique et de l’Espagne, sous la domination des Arabes, t. II, p. 1-63).

[1812] Afin qu’on ne m’accuse pas de commettre des erreurs, je dois relever les inexactitudes de M. de Guignes (t. I, p. 359) sur les Édrisites. 1° Ce ne put être en l’an de l’hégire 173 que s’établirent la dynastie et la ville de Fez, puisque l’une et l’autre ont été fondées par un fils posthume d’un descendant d’Ali, qui s’enfuit de la Mecque l’an 168 ; 2° ce fondateur, Édris, fils d’Édris, au lieu d’avoir prolongé sa carrière jusqu’à l’âge de cent vingt ans, ou jusqu’à l’année 313 de l’hégire, ainsi qu’on le dit contre toute vraisemblance, mourut (A. H. 214) à la fleur de son âge ; 3° la dynastie a fini l’an de l’hégire 307, vingt-trois ans plus tôt que ne le dit l’historien des Huns. Voyez les exactes Annales d’Abulféda, p. 158, 459, 185, 238.